Outre-Atlantique, de plus en plus de sites d’information suppriment la possibilité pour les utilisateurs de commenter les articles sur le site.
Re/Code, un site sur les nouvelles technologies, a par exemple retiré les commentaires de ses articles la semaine dernière. « On y a longuement réfléchi, puisqu’on accorde de l’importance au point de vue du lecteur. Mais les réseaux sociaux ont continué à croître, et c’est de plus en plus souvent là qu’a lieu l’essentiel des discussions sur nos articles, ce qui rend les commentaires sur le site de moins en moins utiles », expliquait-il.
Et Re/Code est loin d’être le seul à avoir choisi cette voie. En septembre 2013 déjà, le site Popular Science faisait de même, tout comme le site du Pacific Standard, le tout pour les mêmes raisons que Re/Code. Début novembre, le site de Reuteurs a décidé de ne conserver les commentaires que sous les blogs et les tribunes.
Officiellement, ces derniers expliquent ainsi que le débat est plus légitime sur les réseaux sociaux et qu’il n’a plus sa place sur les sites. En réalité, les raisons sont au moins autant, sinon plus, d’ordre financier. « Une bonne modération des commentaires a un coût : en temps si on fait ça en interne, ou en argent si la modération est sous-traitée » (souvent à l’étranger, NDLR), explique Pascal Riché, cofondateur de Rue89 et aujourd’hui directeur adjoint de l’Obs.
Tant pis pour les commentaires pertinents, de plus en plus rares et noyés dans un flot de spams, d’insultes ou de « trolling ». « Nous nous sommes engagés à promouvoir un débat intellectuel vivant, comme nous nous sommes engagés à porter la bonne parole scientifique le plus loin possible. Le problème, c’est quand les trolls et les robots spammeurs submergent le premier, ils diminuent notre capacité à faire le second », avait d’ailleurs expliqué Popular Science suite à l’annonce de sa décision.
En France cependant, les éditeurs ne semblent pas prêts à retirer les commentaires de leur site. Pour le moment.