Outre-Atlantique, on a restreint, en 2001, les libertés des citoyens au nom de la menace terroriste. Dans l’hexagone, il semblerait que certains envisagent une restriction de la liberté d’expression au nom d’un antisémitisme rampant propagé par l’humoriste Dieudonné.
Dans ce domaine, David de Rothschild, président de la Fondation pour la mémoire de la Shoah, a été à deux doigts de franchir le Rubicon. Invité sur la Radio Communautaire Juive (RCJ) à s’exprimer sur l’affaire Dieudonné, celui-ci, bien que rappelant que « la France n’est pas antisémite », a estimé qu’un grand danger planait sur la République : internet. « Le monde a complètement changé du fait de l’internet. S’il n’y avait pas d’internet, il n’y aurait pas d’affaire Dieudonné », a‑t-il expliqué. Si tel était le cas, Dieudonné « se produirait dans quelques salles, il y aurait une procédure judiciaire contre lui et ça ferait un quart de colonne ». Le monde idéal.
Seulement voilà… « Il y a 2 millions de gens qui se sont connectés sur le site de M. Dieudonné, et (en comparaison) 35 000 sur le site de l’Élysée. » C’est là que le monde idéal de M. de Rothschild s’effondre. « On voit bien ce que l’internet comporte et les risques qui sont attachés à ça, d’où la nécessité d’une vigilance accrue », conclut-il. Faut-il comprendre que les gens ne seraient pas capables de juger de la pertinence d’un discours, d’une information, par eux-mêmes et auraient irrémédiablement besoin d’un Pujadas ou d’une Claire Chazal pour leur apporter la lumière ? Nous ne sommes pas encore dans la régulation d’internet et sa modération a priori, mais, petit à petit, on semble s’en approcher…
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