La pieuvre BNP va-t-elle étendre d’avantage ses tentacules sur le monde de la presse de gauche ?
Interrogé par Canal+ sur la situation du quotidien Libération, Matthieu Pigasse a déclaré que le trio, composé de lui-même, de Pierre Bergé et de
Xavier Niel, « sera là » si Libé était à vendre. « Quand on investit dans la presse, quand on aime la presse, quand on aime l’écrit, quand on est de gauche, engagé, on ne peut pas rester indifférent au sort de Libération », a expliqué le banquier de la banque Lazard.
« Nous suivons cette situation avec attention. Mais jusqu’à preuve du contraire, Libération a des actionnaires, ces actionnaires ont un projet. Nous n’intervenons pas », a‑t-il poursuivi. Dans un entretien accordé au Journal du Dimanche, Matthieu Pigasse a également indiqué que le trio BNP souhaitait que leur partenariat soit « le plus vaste possible ». « Nous ne sommes qu’au début de notre association. Notre souhait est d’investir dans les médias porteurs de sens et d’engagement. On ne s’interdit aucun secteur : presse, radio, Internet et, pourquoi pas, l’édition », a‑t-il prévenu.
De quoi susciter les craintes par rapport à un éventuel monopole ? Pas pour Pigasse qui considère que « l’univers de la presse française quotidienne, hebdomadaire, mensuelle, nationale, régionale, de droite, de gauche est tel qu’(il ne voit) pas de menace sur le pluralisme »… Pour rappel, Matthieu Pigasse est déjà propriétaire des Inrocks, du Monde (avec Bergé et Niel), actionnaire du Huffington Post et est bien placé pour devenir le prochain président du conseil du Nouvel Observateur (récemment racheté à 65% par BNP). De quoi vous faire revoir la définition du mot « monopole » dans le dictionnaire…
Voir nos infographies du groupe Le Monde, de Libération de Matthieu Pigasse ainsi que notre dossier : « 40 ans de Libération, des maos aux bobos »
Crédit photo : likethefox via Flickr (cc)