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Vice News pleure sur un destin contrarié

28 novembre 2018

Temps de lecture : 2 minutes
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Vice News pleure sur un destin contrarié

Temps de lecture : 2 minutes

La vie des médias est plus parsemée d’épines que de roses. Que ce soit en format digital ou papier, en Europe comme aux États-Unis, comme l’illustre le destin contrarié de Vice News.

Branchitude et ironie

Nous vous présen­tions en 2015, le nou­veau média améri­cain Vice News :

« Comme il est néces­saire d’at­tir­er les jeunes, Vice glo­ri­fie tout ce qui est « branché ». « Le mag­a­zine a inven­té un ton, entre sérieux, bran­chi­tude et ironie », explique Libé. Voici peut-être le jour­nal­isme de demain : divers­es caté­gories d’in­for­ma­tions qui se con­fondent dans une cri­tique gen­tille et tolérante, où tous les jour­nal­istes com­mu­nient autour d’une pen­sée crépi­tante et enfer­ment dans un cachot quelques pitres de l’an­cien temps (les affreux réacs) sur lesquels on crachera aux fêtes sacrées du « vivre-ensem­ble ». Qu’il est doux quand la vaste mer est trou­blée par les vents, de venir se noy­er dans le fleuve mou de Vice, où de venir s’y mir­er éro­tique­ment jusqu’à n’aimer plus que soi ».

Chez Vice, le vice ne paie pas assez

Le vivre ensem­ble mou + le brand con­tent = Vice. Le brand con­tent c’est notre vieille pub­lic­ité rédac­tion­nelle pein­turlurée mod­erne. Les mar­ques paient les arti­cles qui font ven­dre leurs pro­duits. Le vivre ensem­ble mou c’est le vieux fond de la doxa conformiste.

Mais les chemins de la moder­nité libérale lib­er­taire sont semés d’embûche. Le fon­da­teur Shane Smith, appuyé par Dis­ney, Fox, et des fonds d’investissement, passe la main. Après une perte de 50 mil­lions de dol­lars en 2017 et sans doute un peu plus en 2018, il laisse les rênes à Nan­cy Dubuc venue de la télévi­sion câblée. Celle-ci annonce un gel des embauch­es et une réduc­tion de la masse salar­i­ale. Sans compter la sup­pres­sion de la moitié des sites internet.

Tout aus­si con­formiste que Vice, son con­cur­rent Brut est plus en forme et devrait être béné­fi­ci­aire en 2018. Au sujet de ces deux médias, nous reprenons volon­tiers ce qu’écrivait Philippe Muray comme remède à ce qu’il appelait une plaie sup­pu­rante : « La tran­scen­dance me paraît la meilleure manière de refuser la société actuelle et de se désol­i­daris­er rad­i­cale­ment de ses pitoy­ables valeurs comme ses pitreries opti­mistes les plus bla­fardes. » À tout pren­dre, quitte à être guidé, autant que ce soit par les ver­tus des penseurs plutôt que par les vices des hipsters…

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