[Rediffusion — article publié initialement le 21/11/2016]
Une campagne s’orchestre depuis l’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis dont le but est de vendre au public l’idée de son remplacement. Un changement de régime en somme. À la manœuvre : George Soros, bien décidé à faire jouer tous ses réseaux. Dix jours après le choc, voyons où en est la contre-attaque.
Invité par Fox News le 18 novembre, l’animateur radio Chris Plante a relevé que l’élection de Trump a été pour les médias « ce que le 11 septembre fut pour les services de renseignement. Une faillite éthique… leur catastrophe ! » Et de préciser : « C’était dans la poche, Hillary allait gagner, et elle a perdu… Leurs tours se sont effondrées… et, pour se raccrocher, ils préparent maintenant “leur invasion de l’Irak” ». Trump est ainsi devenu le « djihadiste » à abattre, coûte que coûte.
Une stratégie payante
Avec à peine 15% des moyens financiers d’Hillary Clinton, Trump a habilement et massivement gagné un maximum « historique » d’États et de Grands Électeurs. Il a géré sa campagne en concentrant ses forces sur les laissés-pour-compte du système. Comprenant les règles, il n’a pas fait campagne là où il était sûr de perdre : New York et la Californie, où Hillary a donc pu engranger des voix « inutiles » dans ces deux réservoirs de larges populations, ce qui lui a donné la majorité du vote « national » tout en perdant au collège électoral.
La carte des résultats est frappante, surtout lorsque celle-ci détaille chaque circonscription électorale (les « comtés » intra états) : hormis les grandes villes de la côte ouest et la métropole newyorkaise, le territoire est totalement peint en rouge (couleur des républicains). Il en va de même pour la représentation aux assemblées législatives locales, tout comme pour les postes de gouverneurs des États : seuls cinq États sur cinquante accordent à la fois le contrôle de l’exécutif et du législatif aux démocrates. La revanche de l’empire continental sur l’empire maritime, en somme.
Soros, lui aussi, a vu rouge, ce que souligne Politico. Le philanthrope, avec sa puissante Democracy Alliance, a organisé une rencontre le dimanche 13 novembre à l’hôtel Mandarin, à Washington, avec les principaux donateurs démocrates et plusieurs élus, dont la californienne Nancy Pelosi, leader des démocrates de la Chambre, accompagnée de la sénatrice Elizabeth Warren. Selon Politico, il s’agit de s’organiser pour « reprendre le pouvoir », et de compliquer le déroulement des premiers cent jours de Trump.
Contre-attaque du système
En attendant, un « Maïdan américain » rampant a été lancé au lendemain de l’élection. Il s’est d’abord centré sur le thème de la catastrophe qui serait enclenchée par le nouveau cycle trumpien :
- Manifestations « spontanées » quotidiennes, coordonnées par moveon.org et autres fondations, relayées en continu par les médias, qui assènent un message sombre : le peuple est très inquiet.
- Multiples reportages sur l’inquiétude des jeunes, et les politiques de soutien psychologique post deuil électoral.
- Multiples interviews télévisés de psychologues patentés pour aider les adultes à affronter le trauma d’une vie sans Hillary.
Et pour cause : avec un Trump hostile à la science, survient l’aube d’un Nouvel Âge des Ténèbres : la planète va cuire, les jeunes vont mourir à la fleur de l’âge et affamés (The prospect of a new Dark Age — The Atlantic, November 15, 2016).
En parallèle, on dénonce le réveil des forces du mal :
- On oublie de rapporter les agressions trumpophobes, certaines très violentes, contre tout faciès susceptible d’évoquer un soutien à Trump.
- Mais on publie et montre larga manu une soudaine invasion de graffitis racistes en quête d’auteurs.
- Surtout on organise une veille téléphonique et sur médias sociaux pour suivre « les très nombreuses agressions racistes et islamophobes au lendemain de la victoire de Trump », les journaux photographiant des murs de post-it qui couvrent leurs salles de rédaction afin que télévisions et les politiciens relaient… même quand les plaignants se récusent.
Vient alors le temps montrer que Trump n’est pas légitime.
Un procès en légitimité
Il est ainsi bruyamment rappelé que seule Clinton a gagné le vote national, avec 1,5 million de voix d’avance sur Trump. Il faut donc respecter la démocratie.
Une volteface intéressante : en mars dernier, le Washington Post (Derek T. Muller, The electoral college could still stop Trump, even if he wins the popular vote), craignant un succès de Trump, se réjouissait de l’existence du système de collège électoral, qui offrait la possibilité de l’éliminer, quand bien même ce dernier gagnerait le vote populaire. L’article précisait, citant Hamilton, que les fondateurs avaient craint que le peuple puisse prendre des décisions « hâtives, radicalement viciées, et sensibles à la tromperie [car manquant de] capacité de jugement ». D’où la prolifération de chroniques faisant appel aux grands électeurs afin qu’ils fassent basculer leur vote sur Clinton le 19 décembre 2016. Car il s’agirait en fait de « sécurité nationale ».
Dans sa chronique du 18 novembre (The Hill: Electoral college, a call to duty), l’avocat Russ May argumente : « la création du collège électoral […] signifiait de sereines délibérations, permettant de se prémunir contre toute interférence étrangère, tout candidat n’ayant pas le caractère, ou tout tyran charismatique et manipulateur » Or, avec Trump, « le résultat de l’élection est terni par une intrigue étrangère qui risque de détruire les fondations de la démocratie ». Et de citer la campagne de Wikileaks.
Tempête dans un verre d’eau ?
Un tel dossier d’instruction visant une action en Impeachment contre le Président Trump est certes plausible. Mais le problème actuel de Georges Soros est qu’Hillary a implosé depuis l’élection, lâchée implicitement par Obama dans deux discours, dont l’un prononcé à Berlin. Le parti démocrate est en reconstruction, tentant de revenir au programme travailliste que Trump lui a confisqué. Avec un terrible besoin de sang neuf.
Quant à Trump, il semble nouer des alliances bipartisanes avec le soutien de républicains et démocrates « traditionnels » afin de mettre en place sa politique d’infrastructures, son programme de réductions d’impôts et sa nouvelle politique de commerce international. Prudent, il agit en stéréo : d’un côté il semble se doter d’un bouclier, avec un cabinet ministériel « technocratique » et rassurant, mais également d’un glaive, avec des conseillers présidentiels sans portefeuille et « controversés » qui devront veiller à l’application quotidienne de son programme électoral. En bref, ses « commissaires politiques », bien entendu très critiqués par la presse dominante.
Mais la nouvelle campagne en cours dans les Grands Médias, confirmée par Obama lors de son voyage en Allemagne, est la suivante : les sites de « fausses informations » pullulent sur les médias sociaux. Ceci explique la victoire de Trump. Il est temps de gérer le problème. Mark Zuckerberg vient d’indiquer qu’il s’attelle au problème en « régulant » Facebook. Pourquoi pas un Ministère de la Vérité comme dans 1984 d’Orwell ? L’Ojim suivra évidemment avec attention ce dossier qui a une influence directe sur l’Europe dans les prochaines semaines.
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