Bernard Arnault a bien du mal avec la rédaction parfois frondeuse de son quotidien économique. Après avoir évincé Nicolas Barré à la tête de la rédaction en mars 2023, la nomination de son poulain François Vidal n’a pas été approuvée par les journalistes et pigistes.
Une crise latente
Le départ précipité de Nicolas Barré, en poste depuis 10 ans et comme on dit pudiquement « appelé à de nouvelles fonctions », a été provoqué par les actionnaires du quotidien, à savoir le groupe LVMH, donc au sommet par Bernard Arnault qui a d’ailleurs signé le communiqué annonçant son éviction. Bernard Arnault était insatisfait du ton de certains articles. Fin mars 2023 une partie faisait la grève des signatures, suivie d’une grève tout court le premier juin, pour manifester sa mauvaise humeur.
Durant toute la période mars/septembre 2023, c’est François Vidal qui assurait l’intérim de son ancien patron, assurant la fonction mais sans en avoir le titre. Le 25 septembre François Vidal exposait ses projets pour le journal devant les journalistes et pigistes.
Un rejet franc
Un accord avait été signé en 2007 (à la suite d’une première grève) lors de l’arrivée d’Arnault. La rédaction ne pouvait pas proposer de nom à sa tête, mais le candidat proposé par la direction devait être approuvé par la rédaction. Le vote qui s’en est ensuivi au sujet de la candidature de François Vidal est sans appel, 21 votes blancs ou abstentions, 60 votes pour et 164 votes contre.
Que va-t-il se passer ? Nicolas Barré est au placard et François Vidal est déstabilisé. Le conseil de surveillance du quotidien peut proposer un autre candidat, mais il faudra trouver un kamikaze.
Voir aussi : Infographie : Les Échos