Après le naufrage de L’Ebdo qui aura tenu trois mois, après celui de l’hebdomadaire féminin chrétien Aime (et fais ce que tu veux), c’est au tour du dernier né de disparaître prématurément.
Accélération de l’attrition
Ebdo a tenu douze numéros, Vraiment n’en connaîtra que huit, le dernier étant sorti le 9 mai 2018. L’Ojim avait souhaité bons vents au nouveau magazine en marquant un certain scepticisme sur l’entreprise.
Malgré une maquette agréable le journal n’a pas rencontré son lectorat. Malgré l’appui financier (limité) de Bernard Mourad, malgré un environnement très Macron compatible (deux anciens des cabinets Macron et Sapin au Ministère de l’économie parmi les trois dirigeants), les actionnaires ont décidé d’arrêter les frais. Il est vrai que des ventes moyennes de 5000 exemplaires ne suffisent pas pour financer une quinzaine de journalistes et les services associés. La déconfiture de Presstalis n’a pas été non plus un élément favorable.
Vers des reprises par des tiers ?
La faillite de l’Ebdo a entrainé la mise sous administrateur judiciaire de son éditeur le groupe Rollin (les revues XXI, Six mois). Les deux revues étaient en très bonne forme avant de faire lit commun avec le magazine. Les prédateurs sont donc nombreux pour une reprise de ces revues (mais non de l’hebdomadaire). On parle d’Editis, du Seuil, de Nicolas Miguet, du Monde et même de Thierry Mandon ex ministre de Hollande et qui était directeur général du magazine.
Le sort de Vraiment n’est pas encore fixé, les fondateurs se donnant le temps de la réflexion. Faisons leur une suggestion : pourquoi ne pas se fixer une parution mensuelle comme L’Incorrect ou même bimestrielle comme Éléments, le magazine des idées, deux publications plus marquées à droite mais qui rencontrent leur public.