De septembre à décembre 2024, l’Observatoire du journalisme publiait une enquête en trois parties sur Wikipédia, démontrant que l’encyclopédie était devenue une plateforme de propagande de gauche. Depuis, le journal Le Point devenu victime, qui, pour n’être pas de gauche, n’est pas non plus d’extrême-droite, est arrivé aux mêmes conclusions.
« Wikipédia, plongée dans la fabrique d’une manipulation » : le titre est clair, et il n’a rien de trompeur. Mal nommer les choses, c’est le début de tous les maux sur Terre, pour paraphraser Albert Camus, et c’est ce que fait Wikipédia en toute impunité. Les mots sont choisis en fonction du sujet abordé, pour éveiller des sentiments négatifs ou positifs, comme le montre l’étude de l’OJIM.
Wikipédia, une déformation dangereuse de la vérité
Au reste, il faut reconnaître au Point que ce qui le dérange, ce n’est pas le traitement de Donald Trump ou du Grand Remplacement. C’est celui du glyphosate et du Point lui-même. Ainsi, alors que, pour sur des sujets aussi baroques que l’abolition de l’heure du thé en Angleterre, la modération fait vite son office, sur des sujets plus graves, on l’attend toujours. La droite l’a remarqué depuis un certain temps, et le centre-droit va suivre. Le Point regrette ainsi la multiplication de « pages criblées de fausses informations et de rumeurs malveillantes » et l’apparition de « plaisanteries qui s’éternisent et qui ne font rire personne ». La désinformation n’a en effet rien d’une blague, surtout quand elle s’établit sur une plateforme aussi reconnue et aussi utilisée que Wikipédia. Les mensonges répandus avec une telle odeur de vérité peuvent faire des ravages, et la gauche libérale libertaire, qui choisit bien ses cibles, le sait parfaitement.
Factsory, un militant en croisade contre Le Point
En menant son enquête, Le Point a réussi à agacer l’un de ces « contributeurs militants, très organisé ». Il s’agit de « Factsory », maître de conférences en informatique. Il n’écrit pas sur le JavaScript, mais sur le glyphosate, alors qu’il « dit n’avoir aucune compétence particulière sur le sujet, n’étant spécialiste ni des produits phytosanitaires ni de toxicologie. » « Son acharnement contre le glyphosate est une croisade personnelle, assène Le Point. Contre l’avis de l’écrasante majorité des scientifiques, il pense que le produit est une catastrophe sanitaire et milite activement pour que la société entière s’aligne sur ses vues. »
Factsory aime s’exprimer sur ce qu’il ne connaît pas, mais pas être contredit. C’est ainsi qu’il injurie ses contradicteurs, mais aussi Le Point, sur son blog et les réseaux sociaux. Résultat, le journal est maintenant catalogué comme islamophobe et d’extrême-droite sur Wikipédia. D’autres contributeurs, également identifiés par Le Point, l’ont depuis rejoint dans son combat de coq contre le journal. First time ?
Toujours plus à gauche
Le Point a dès lors toutes les raisons d’affirmer que des « militants » dévoient le contenu supposément encyclopédique de Wikipédia pour « imposer leurs contre-vérités en multipliant les cibles ». C’est que, comme la gauche ne cesse de se déporter à l’extrême, elle ne cesse de se trouver de nouveaux ennemis. Les Sleepings Giants en sont un excellent exemple. De Valeurs actuelles, puis CNews et Le Journal du Dimanche, ils se sont attaqués à Marianne, Causeur, pour finir par attaquer les marques dont les publicités étaient présentes, non pas sur des sites sulfureux, mais sur des articles qui ne leur plaisaient pas au sein de médias par ailleurs convenables. Le message est clair : non seulement les médias de droite n’ont pas le droit d’exister, mais en plus les médias dans leur ensemble ne peuvent pas traiter certains sujets. Circulez, il n’y a rien à voir. Dormez, Big Brother veille.
Wikipédia a presque terminé sa mue. Il est entré dans le giron de la gauche, et il risque d’être bien difficile de l’en faire sortir. Ses sources sont unilatérales, dans le spectre très étroit qui va de Libération à Reporterre en passant par Télérama. Les journalistes sont insultés, voire diffamés. Là encore, point n’est besoin d’être d’extrême-droite, Wikipédia s’attaque même à Caroline Fourest. Le Point liste ainsi les personnes frappées du sceau infamant de l’islamophobie, du racisme ou du climato-scepticisme.
Une bataille bien réfléchie
On aurait tort de prendre les contributeurs de Wikipédia pour des excités qui manient l’insulte pour combler leur vide intellectuel. Ils sont parfaitement au courant des rouages de l’informatique et de l’économie et savent comment remporter une bataille culturelle où la droite est en fort mauvaise posture. Certains militants ont ainsi tenté de retirer Le Point des sources de Wikipédia. Or, comme l’explique le journal, « Un média souvent cité sera considéré comme fiable. Ses articles remonteront plus haut dans les résultats de recherche. Tenter de bannir Le Point des sources admises n’est donc pas anodin. Miner l’audience de notre site, voilà le but. » Une audience minée, c’est une notoriété moins importante, des revenus publicitaires qui plongent, des capacités de production amoindries, bref, un cercle vicieux qui peut mener à mettre la clé sous la porte.
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