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Yann Moix face à son passé

14 octobre 2015

Temps de lecture : 3 minutes
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Yann Moix face à son passé

Temps de lecture : 3 minutes

Dans un entretien à L’Obs, Yann Moix se livre sur ses débuts de chroniqueur dans « On n’est pas couché », sur son instabilité idéologique… et sur ses fréquentations passées.

Voilà 5 ans qu’il « rêvait d’avoir le poste ». C’est désor­mais chose faite depuis la ren­trée. Après trois émis­sions en guise de test de cal­i­brage, il con­fie avoir choisi « la carte de l’a­gres­siv­ité ». Manque de chance, l’écrivain s’est très vite trou­vé face à Michel Onfray. « Ce com­bat de boxe, je l’ai per­du mais il a pris quelques bourre-pifs », con­fie-t-il.

En effet, en terme de con­fronta­tion, Onfray est ce qu’on pour­rait appel­er un bon client. « Il y a qua­tre per­son­nes con­tre lesquelles on ne peut rien : Tariq Ramadan, Jean- Marie Le Pen, Michel Onfray et Bernard Tapie », note Moix. Désor­mais, c’est sans doute un poil plus mesuré qu’il se présen­tera aux téléspectateurs.

Mais où le situer poli­tique­ment ? Inter­rogé par L’Obs sur son duo avec Léa Salamé, qui est bien éloigné du tan­dem droite-gauche Zem­mour-Naul­leau, Yann Moix con­fesse ne pas savoir du tout inter­roger les hommes poli­tiques. Pire : il avoue être « une vraie girou­ette », n’avoir « aucune colonne vertébrale politique ».

À l’o­rig­ine éti­queté à droite car Geneviève Dor­mann avait, en 1996, encen­sé son pre­mier roman (Jubi­la­tions vers le ciel, Gras­set), le chroniqueur dit n’avoir jamais voté de sa vie. « Sauf en 1988, Waechter au pre­mier tour et Chirac au sec­ond », ajoute-t-il avant de dévelop­per ses affinités : « J’adore Bay­rou. J’aimais bien Sarkozy en privé. Je l’ai ren­con­tré trois fois, un show-man. Comme être humain, il me fascine, il est hyper­mnésique, d’une intel­li­gence extra­or­di­naire, c’est inouï. J’adore écouter Mélen­chon par­ler de Robe­spierre, même si je pense l’inverse de lui. Les gens qui ont des idées affir­mées m’impressionnent. »

Autre sujet sen­si­ble : son passé. Car au-delà de la cri­tique de Geneviève Dor­mann, Yann Moix traîne der­rière lui quelques casseroles. Dans la bouche de L’Obs, cela donne : « une prox­im­ité avec la fachos­phère ». Ce à quoi Moix rétorque : « Depuis “ONPC”, j’ai l’impression d’être le seul être humain au monde à avoir côtoyé Marc-Edouard Nabe. Quand j’étais jeune, c’était mon écrivain préféré, je n’ai jamais caché mon admi­ra­tion lit­téraire pour lui. Je suis très éton­né qu’on veuille me con­t­a­min­er avec ce qu’il est devenu ». On notera le terme « con­t­a­min­er » !

« Aujourd’hui, on veut me pol­luer avec les fréquen­ta­tions que j’ai eues. Un truc d’extrême droite », estime-t-il. Des fréquen­ta­tions comme Nabe, mais aus­si comme Paul-Éric Blan­rue qui lui a jadis dédi­cacé son Antholo­gie des pro­pos con­tre les Juifs, le judaïsme et le sion­isme. « Il n’a jamais été un ami, juste un copain », se défend-il. Ce n’est que « plus tard » qu’il aurait « décou­vert un type devenu com­plo­tiste, révi­sion­niste, néga­tion­niste ». Car Moix l’as­sure : « Il (Blan­rue, NDLR) n’a jamais mon­tré devant moi le moin­dre signe d’antisémitisme. »

Une ver­sion bien éloignée du témoignage qu’a livré l’in­téressé sur son blog, révélant un Yann Moix aux antipodes de celui qui, aujour­d’hui, se présente aux téléspec­ta­teurs de France 2...

Voir aussi : Yann Moix, toto écrivain (portrait)

Crédit pho­to : RTL (DR)

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