Nous avons déjà publié un article sur le bâillon imposé par la Censure Sous Astreinte (nouveau nom – bien mérité – du CSA). Censure suivie d’effet puisque le journaliste a dû abandonner son émission à succès sur CNews. Nous reprenons un entretien de Claude Chollet (Ojim) sur le thème paru sur Sputnik le 9 septembre 2021.
Le Conseil supérieur de l’audiovisuel demande désormais aux médias de décompter le temps de parole d’Éric Zemmour, considéré comme un «acteur du débat politique national». Pour Claude Chollet, président de l’Observatoire du journalisme, la décision du CSA est avant tout politique.
«Une décision sans précédent». C’est en ces termes que Claude Chollet, président de l’Observatoire du journalisme (OJIM), qualifie l’annonce du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) ce mercredi 8 septembre. Le régulateur demande désormais aux médias de décompter le temps de parole d’Éric Zemmour. Le polémiste a beau ne pas s’être (encore) déclaré candidat pour la Présidentielle, le CSA a considéré qu’«au regard des récents développements, Éric Zemmour pouvait être regardé dorénavant, tant par ses prises de position et ses actions, que par les commentaires auxquels elles donnent lieu, comme un acteur du débat politique national». Une décision qui ne doit rien au hasard, pour Claude Chollet :
« Le CSA prend de plain-pied une décision politique, en pleine connaissance de cause qui plus est. Au fond, le CSA est un instrument assez docile, qui rend des services. »
Le régulateur semble avoir été (entre autres) sensible aux arguments du député écologiste Matthieu Orphelin. Dans une lettre adressée au CSA le 2 septembre dernier, le transfuge de LREM avait demandé la suspension des chroniques d’Éric Zemmour sur CNews. «Qu’il profite de son statut de chroniqueur pour disposer d’une telle visibilité médiatique en précampagne est une première en France. Cela ne peut pas perdurer», expliquait-il ainsi.
Concrètement, il s’agira pour les médias audiovisuels (le CSA n’est pas compétent sur les contenus diffusés en ligne) de décompter les interventions d’Éric Zemmour «portant sur le débat politique national», et non sur l’ensemble de ses propos. Les prises de position de l’essayiste seront ainsi portées au crédit des «divers droite», afin de procéder ensuite à un rééquilibrage du temps de parole.
Lire la suite de l’entretien : fr.sputniknews.com
En complément, le point de vue de Françoise Laborde, membre du CSA de 2009 à 2015 sur le comptage du temps de parole d’Éric Zemmour
« La loi c’est la loi. En droit, le #CSA n’a aucun fondement juridique pour sa décision » précise Françoise Laborde, membre du Conseil supérieur de l’audiovisuel de 2009 à 2015, sur le comptage du temps de parole du non-candidat Éric #Zemmour. pic.twitter.com/d2lIsBxDGQ
— Kâplan (@KaplanBen_Fr) September 9, 2021