Quoi qu’on en pense, avec Éric Zemmour, on sait Qui parle et d’Où. Ses convictions ne sont un secret pour personne, contrairement à la très large majorité de la profession qui parvient à les faire passer plus sournoisement, sous couvert d’objectivité.
Le bagage intellectuel et littéraire de Zemmour rappelle ce journalisme d’un autre âge, cultivé et au fait de l’histoire de son pays, aujourd’hui disparu. Ainsi l’écrivain fait-il encore partie – pour comment de temps ? – des rares dinosaures d’une profession en perdition.
Aussi, dans un entretien accordé le 23 mars dernier au Figaro Magazine, Éric Zemmour confiait écrire ses chroniques radio « avec beaucoup de soin. C’est un exemple de ce qui incarne à mon sens l’idée du journalisme à la française. Un mélange de littérature, de politique et de journalisme. Ainsi le « Bloc-notes » de François Mauriac est mon nirvana. J’essaie de faire perdurer cette tradition. »
Mais est-il un journaliste à proprement parler ? Dans un récent entretien au Nouvel Observateur, il confie : « J’utilise les techniques journalistiques pour défendre mes idées. À la télé, vous remarquerez d’ailleurs que je ne pose pas de questions. Je débats. » Il reconnaît également utiliser « la télévision comme un vecteur de diffusion de mes convictions et de mes idées. Et c’est d’ailleurs pour ça que j’ai perdu mon poste chez Ruquier. »
Alors, il est vrai, le définir reste difficile. Journaliste ? Écrivain ? Chroniqueur ? Quoi qu’il en soit, il incarne cette « idée du journalisme à la française » qui se perd en ces temps de consommation de masse de l’information. Dans un milieu de plus en plus abêti et idéologisé par la gauche et la bien-pensance, sa présence reste un souffle d’air frais. Un air venu du passé…